mardi 14 août 2007

Primo Levi, la religion et la shoah


« Le seul fait qu'un Auschwitz ait pu exister devrait interdire à quiconque, de nos jours, de prononcer le mot de Providence ».

Jean-Paul II qualifia Auschwitz de "nouveau Golgotha", comme si le Christ était mort là-bas une seconde fois.

Ne serait-il pas plus logique et plus humain de dire qu'Auschwitz a condamné toute croyance religieuse, comme l'exprime si bien Primo Levi?

Se dire religieux revient-il à admettre qu'il y a un sens à la shoah?

Quelque soit les réponses apportées à ces questions, celles-ci restent toujours problématiques.N'oublions pas que Primo Levi s'est suicidé en 1987...

Si c'est un homme

Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.


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