jeudi 16 août 2007

La traite occidentale, la shoah des noirs???




"Je n'ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d'une culpabilité envers le passé de ma race. Vais-je demander à l'homme blanc d'aujourd'hui d'être responsable des négriers du XVIIe siècle ? (…) je ne suis pas esclave de l'esclavage qui déshumanisa mes pères." Franz Fanon

La loi Taubira a reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité. Cette qualification me paraît justifiée et permet d'inscrire cette atrocité dans la mémoire nationale, même si la Nation a perdu pour certaines personnes toute signification...
Cependant cette loi ne vise que la traite occidentale et ni la traite interne à l'Afrique, ni la traite orientale qui a pourtant fait plus de victimes que la première...
Surtout les références à la shoah sont constantes. Rappelons que la shoah et les traites négrières sont des atrocités, mais des atrocités qu'il est impossible de comparer tout simplement parce que ce sont deux phénomènes distincts.
Les traites négrières s'inscrivent dans un processus utilitariste, les négriers ont pour seule finalité la vente de leurs esclaves. Ceux-ci sont considérés comme des choses et ont un prix.
A l'inverse, l'intentionnalité de détruire une partie de l'humanité est présente de manière paroxystique pour la shoah. Le juif est soustrait au regard de l'humanité, il n'a pas de valeur, le processus est idéaliste et non utilitariste (cf le film "La vie est belle" de Roberto Begnini et le transport des enclumes).
Concernant le Code noir, le débat s'est très vite focalisé sur ce texte juridique pour en faire le symbole d'une sorte de "génocide institutionnalisé" de l'homme noir. Ce texte institutionnalise l'esclavage, en cela il est horrible. Néanmoins beaucoup de lieux communs sont répandus à son encontre. Ce code prévoit 2 statuts, celui d'homme libre et celui d'esclave, qui ne sont pas liés à la couleur de la peau. Les mariages entre blancs et noirs sont autorisés et même obligatoires lorsque l'esclave est rendue enceinte par son maître, celle-ci acquérant le statut de femme libre. Enfin, les enfants métissés et les affranchis sont reconnus sujets du Roi de France.
Par ailleurs, le Code noir a été mis en place par Louis XIV pour limiter la puissance des maîtres dans les colonies.
J'ai l'impression que cette revendication victimaire découle non pas d'un souci de vérité historique mais bien plutôt d'une croyance que la reconnaissance des traites négrières serait une manière de réussir une intégration difficile. Autrement dit, la culpabilisation de l'homme blanc permettrait aux "opprimés" de rejeter sur les premiers leur « intégration ratée ». Ceci explique la violence des poursuites dont Olivier Pétré-Grenouilleau a fait l'objet avec la plainte déposée par le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais pour négation d'un crime contre l'humanité, alors qu'il ne l'a jamais contesté mais qu'il a refusé de comparer les traites négrières à la shoah. Cette violence s'explique aussi par l'évocation parmi les traites négrières des traites occidentales, mais aussi orientales et africaines (Ceci n'est pourtant pas une nouveauté historique, Braudel le décrivait déjà dans les années 1970...).Ce fait historique aurait tout simplement divisé les "opprimés" dans leur combat idéologique face à l'homme blanc.

Ci-dessous, un site « identitaire africain » assez populaire et exprimant sur l'esclavage un antisémitisme à peine voilé…Merci Dieudonné…
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=223

mercredi 15 août 2007

Au secours(,)la Nouvelle Droite française!!!

Vous remarquerez que le titre prend un sens différent selon qu'il y a une virgule ou non.Je laisse donc le suspens intact et pour vous mettre l'eau à la bouche, j'ai relevé trois très belles citations d'Alain de Benoist, considéré pendant un temps comme penseur de cette Nouvelle Droite.
« Mon identité n'est pas une forteresse aveugle, une cuirasse derrière laquelle je m'abrite pour me couper des autres. Elle est cette fenêtre qui n'appartient qu'à moi grâce à laquelle je peux découvrir le monde. »
« Cultiver un moi collectif est peut-être le meilleur moyen de contribuer à l'universel. »
« Se sacrifier. Donner. Donner sans rien attendre en retour. Donner non par devoir, mais en étant mû par la conviction que celui qui donne est toujours plus riche que celui qui reçoit - lequel a charge de donner à son tour. »

Lumpen prolétariat???

«Aujourd'hui, les gosses qui brûlent des bagnoles ne sont pas des enfants d'ouvriers qui se battent pour préserver des acquis de classe, mais des paumés violents, issus le plus souvent de familles sans pères et forcément nihilistes, puisque n'ayant aucune culture solide, aucun exemple valorisant auquel se raccrocher. Ces jeunes ne sont pas des opprimés en lutte, ce sont des névrosés sociaux. »
« Des gosses qui ne sont pas dans la misère au sens traditionnel du terme, puisqu'en banlieue chacun mange à sa faim, peut s'habiller, avoir un téléphone portable et le tout sans bosser, on le voit bien sur les images. Une situation parasitaire qui ne les empêche pas d'être dans un profond mal-être, un sentiment confus, peu verbalisé d'envie et d'impuissance que vient encore redoubler l'énergie de la jeunesse. »
« Ils correspondent à ce que Marx appelle le sous-prolétariat, d'autres les classes dangereuses. »
Phrases provocantes mais qui me semblent assez justes de l'intellectuel dit "rouge-brun" Alain Soral.

mardi 14 août 2007

« Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu ».

Il s'agit du titre d'un film de Guy Debord décrivant la société de consommation et d'aliénation capitaliste, cause de notre condition d'esclave moderne.
Karl Marx dénoncait déjà le fétichisme de la marchandise et décrivait le spectacle comme l'action à laquelle les hommes ne pouvaient plus participer dans le monde industriel.
Cette notion critique de spectacle est reprise par Guy Debord dans son livre "La société du spectacle". Celui-ci y dénonce l'emprise croissante de la marchandise sur la vie.Il décrit le spectacle comme l'appareil de propagande du pouvoir, mais surtout comme "un rapport social entre des personnes médiatisés par des images".Dans cette perspective, le spectacle est l'ensemble des légitimations que la société contemporaine porte à elle-même pour assurer la reproduction de son pouvoir et de l'aliénation capitaliste.Autrement dit, le spectacle est une idéologie économique permettant d'imposer à l'homme une vision de la vie où règnerait la marchandise via une sphère de manifestations audio-visuels, bureaucratiques, politiques et économiques solidaires.
Guy Debord conclut que dans notre société capitaliste, l'homme est devenu spectateur de sa propre servitude et écrit de façon très petinente que la personne "Qui regarde toujours pour savoir la suite, n'agira jamais et tel doit être le spectateur"...
Sa pensée me semble extrêmement d'actualité aussi bien pour expliquer la vénalité croissante des rapports humains, l'image que "la société spectaculaire" renvoie de la femme...


Tous les films de Guy Debord sur:

http://www.acte-gratuit.net/regarde-sans-tes-yeux-comme-tu-fais-du-velo-sans-les-mains.html

L'héritage controversé de mai 68


Après différentes lectures, il me semble qu'il ne faut pas appréhender mai 68 comme un tout-homogène.

Sur le plan idéologique, on peut distinguer deux courants:

un courant hédoniste, anti-autoritaire s'illustrant avec des slogans devenus célèbres comme "Il est interdit d'interdire", "Vivre sans temps mort et jouir sans entrave", et, un courant exprimant une révolte contre la société de spectacle, la société de consommation.

Malheureusement, en tout cas selon mon propre point de vue, le premier l'a emporté sur le second et au lieu de prolonger cette critique de la société marchande, il s'est rendu compte que la société capitaliste était plus propice à répondre à ses pulsions individualistes.

Cela reste très abstrait mais est parfaitement illustré par le trajet politique de deux anciens "soixante-huitards", Bernard Kouchner et Daniel Cohn-Bendit, qui se sont très vite rapprochés du libéralisme économique.

Tout cela pour dire que l'héritage de mai 68, du point de vue du premier courant, reste très critiquable, notamment en matière de pédagogie scolaire ou avec l'instauration de ce que j'appelle une "médiocratie universitaire".

Primo Levi, la religion et la shoah


« Le seul fait qu'un Auschwitz ait pu exister devrait interdire à quiconque, de nos jours, de prononcer le mot de Providence ».

Jean-Paul II qualifia Auschwitz de "nouveau Golgotha", comme si le Christ était mort là-bas une seconde fois.

Ne serait-il pas plus logique et plus humain de dire qu'Auschwitz a condamné toute croyance religieuse, comme l'exprime si bien Primo Levi?

Se dire religieux revient-il à admettre qu'il y a un sens à la shoah?

Quelque soit les réponses apportées à ces questions, celles-ci restent toujours problématiques.N'oublions pas que Primo Levi s'est suicidé en 1987...

Si c'est un homme

Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.


samedi 4 août 2007

Mendès-France ou la grandeur perdue de la gauche


Pierre Mendès-France avait une façon de faire de la politique qui a totalement disparu de la vie politique française.En effet, sa conception de la politique était noble et consistait non pas à vouloir sa targuer d'une proximité avec les Français, d'une préoccupation pour leur quotidien, mais à toujours considérer la politique comme une transcendance.La distance instaurée entre lui et les citoyens est donc un moyen au service de ceux-ci.

Le corrolaire de cette conception de la politique est son opposition radicale à l'élection du Président de la République au suffrage universel direct, preuve de son élitisme.La pratique de plus en plus dénaturée par le système médiatique et par la "monarchisation" de la Vème République lui a donné raison il me semble.

La logique de compromis qui a caractérisé sa carrière politique est exemplaire et la gauche française devrait s'en inspirer afin d'abandonner ses représentations manichéenne du monde.

Enfin, le réalisme dont il faisait preuve et qui s'est caractérisé par sa volonté de mettre en place des mesures de rigueur et d'assainissement monétaire en 1945, illustre son pragmatisme et ses qualités d'homme d'action.

vendredi 3 août 2007

"Les devoirs d'un citoyen respectueux de la loi"

Il s'agit de l'intitulé du chapitre VIII du livre de Hanah Arendt intitulé "Eichmann à Jérusalem".
En effet, celle-ci retranscrit la ligne de défense constante d'Eichmann, à savoir la référence à la définition kantienne du devoir.
Ainsi, Eichmann justifiait ses actes par une déformation de la philosophie morale kantienne: la faculté humaine de jugement de Kant (qui exclut l'obéissance aveugle) a été perverti et remplacé par "l'impératif catégorique dans le IIIe Reich" cad en un principe d'action obéissant au précepte suivant: "Agis de telle manière que le Führer, s'il avait connaissance de ton action approuverait."
Si l'on admet la véracité de cette ligne de défense, le constat est encore plus horrible.Le zèle d'Eichmann pour rendre définitive la Solution finale n'est donc pas une preuve de son fanatisme, de son antisémitisme mais de sa soumission à l'autorité que lui justifiait sa conscience.
Il faut aussi préciser qu'Eichmann en 1945 avait refuser l'ordre de Himmler d'arrêter les exécutions et de détruire les preuves.Ceci s'explique par le fait qu'il allait au-delà du simple impératif d'obéissance, il devait identifier sa propre volonté à la volonté du Führer.Autrement dit, la raison pratique de Kant a été remplacé par la source de la loi dans l'Allemagne nazie cad la personne de Hitler.
En définitive, Eichmann n'était pas Richard III disant "Je suis déterminé à me montrer méchant" mais un fonctionnaire préocccupé uniquement par sa carrière et non du "meurtre administratif" que son travail avait pour conséquence.
Le raisonnement de Hannah Arendt a été prolongé par l'expérience Milgram qui vient démontrer l'importance de la soumission à l'autorité alors même que les ordres donnés sont en contradiction avec la conscience des personnes se prêtant à cette expérience.
Pour terminer, le philosophe Michel Terestchenko a remis en cause le raisonnement d'Arendt en considérant comme stérile l'opposition entre la thèse de l'égoïsme psychologique et la thèse de l'altruisme sacrificiel et en proposant de penser les conduites humaines face au mal selon un nouveau paradigme: celui de l'absence ou de la présence de soi.

lundi 30 juillet 2007

Houellebecq contre le "bougisme"

Un magnifique passage relevé dans "Les particules élémentaires" où Houellebecq critique de manière très pertinente ce que Pierre-André Taguieff a appelé le "bougisme"cad le goût du changement, non finalisé mais pour le changement.Ce changement permanent a pour conséquence principale de faire disparaître toute référence au passé au profit d'un culte du présent ou plutôt de l'immédiateté conformément à l'individualisme démocratique.
"Les enfants, quant à eux, étaient la transmission d'un état, de règles et d'un patrimoine.C'était bien entendu le cas dans les couches féodales, mais aussi chez les commerçants, les paysans, les artisans, dans toutes les classes de la société en fait.Aujourd'hui, tout cela n'existe plus: je suis salarié, je suis locataire, je n'ai rien à transmettre à mon fils.Je n'ai aucun métier à lui apprendre, je ne sais même pas ce qu'il pourra faire plus tard; les règles que j'ai connues ne seront de toute façon plus valables pour lui, il vivra dans un autre univers.Accepter l'idéologie du changement continuel c'est accepter que la vie d'un homme soit strictement réduite à son existence individuelle, et que les générations passées et futures n'aient plus aucune importance à ses yeux.C'est ainsi que nous vivons, et avoir un enfant, aujourd'hui, n'a plus aucun sens pour un homme."

Fofana ou la conjonction de l'assisté et du barbare

L'affaire Halimi n'est pas qu'un simple fait divers mais le révélateur selon moi d'un processus de "décivilisation". Même si le terme est assez fort, je l'assume entièrement. Selon moi, il résulte et se renforce par la conjonction de différents éléments.
Regardons tout d'abord la bande de "copains" qui s'est prêtée à ces atrocités: Youssouf Fofana (le chef du "gang des barbares") , Samir Aït Abdelmalek, Yahia Touré Kaba, Giri Oussivo N'Gazi...Au regard de ces simples noms, apparaît de manière sous-jacente et indiscutable des problèmes d'intégration.Encore ne faut-il pas tomber dans le cliché gauchiste de l'innocence originelle de l'homme qui répond par la violence à une autre violence provenant de la société, des injustices sociales, de l'exclusion...Bref, il ne faut pas tomber dans un procesus de déculpabilisation qui aboutirait à venir justifier la pire des barbaries.
En effet, il y a la conjonction de différents éléments et les problèmes d'intégration n'en sont qu'un parmi tant d'autres.
Le règne absolu de l'immédiateté, de l'argent, de la consommation constitue selon moi un élément structurel primordial qui touche de façon paroxystique les banlieues.En effet, ceux-ci seront d'autant plus insatisfaits(malgré le système d'assistanat qui leur permet de vivre très convenablement...) et auront la haine du système, qu'ils seront imprégnés des valeurs de ce système.Les frustrations seront donc importantes et devront trouver un exutoire(cf la jacquerie dans les banlieues improprement appeler "révolte", ce n'est pas la révolte contre un système mais au contraire la volonté de faire partie de ce système dont l'élément intégratuer n'est plus le travail mais la consommation).
Ce dernier élément se prolonge avec la haine de toute médiation et donc la haine de l'école et de la culture en général.
L'origine de ces français est importante pour expliquer l'antisémitisme qui ressurgit principalement dans les banlieues.Ceci s'explique en partie par l'exportation du conflit israëlo-palestinien en France mais aussi par un ancestral préjugé antisémite, l'identification du juif à l'argent (« les Juifs étaient les rois car ils bouffaient l'argent de l'État et il était noir, il était considéré comme un esclave par l'État » Fofana. ).
Enfin, il faut souligner la gêne du MRAP et de l'extrême-gauche devant cette affaire.En effet, comme le souligne Adrien Barrot, il est plus difficile pour ceux-ci de dénoncer un antisémitisme venant des "dominés", qu'un antisémitisme "caucasien".
Plus généralement, ce crime atroce nous montre une "brutalisation" de la société française qui est malheureusement vouée à prospérer.
Enfin, selon Adrien Barrot,"Ce n'est pas un crime antisémite que nous avons sous les yeux, c'est le nazisme à l'état protozoaire, c'est l'égout dont le nazisme est sorti."
Celui-ci, de manière très pertinente, rapproche l'affaire Halimi à l'affaire Redeker par le fait du même délaissement des victimes.
Réveillons-nous!

vendredi 27 juillet 2007

L'opium des bien-pensants

"L'Europe, pareille à un geôlier qui vous jette en prison et vous glisse dans les mains les clefs de la cellule, apporta au monde à la fois le despotisme et la liberté". Ainsi, Bruckner définit l'histoire de l'Occident comme "l'interminable ajustement de la réalité aux principes, eux-mêmes toujours violés, toujours réaffirmés". Magnifique dialectique qui est d'ailleurs justifiée dans les faits au regard de l'exemplarité (et non la perfection) de l'Europe occidentale en matière de démocratie et de droits de l'homme.
Comment expliquer alors l'avalanche pénitentielle en Europe et surtout en France?
Evidemment, le crime n'est imputé qu'à celui qui s'en est repenti. La loi Taubira en est une parfaite illustration en définissant la seule traite occidentale comme crime contre l'humanité ( avec des analogies à la shoah totalement infondées).
La fascination française pour le conflit israëlo-palestinien, pour son passé colonial et esclavagiste réside dans une vision manichéenne du genre humain: d'un côté l'homme blanc touché par le péché originel, de l'autre le palestinien ou le "tiers mondiste", tous deux représentant en quelque sorte le "mythe du bon sauvage".
Une autre cause réside dans la disqualification de l'idée nationale en Europe rendant ainsi obsolète le concept même d'intégration.Autrement dit, l'"Etat-prestation" a remplacé ce que Renan appelait "un principe spirituel", "un plébiscite de chaque jours", cad une nation ( dsl pour le gros mot).
Par ailleurs, il est intéressant de souligner l'absence dans cette logique victimaire des français originaires de l'ancienne Indochine qui n'a pourtant pas été épargnée par les atrocités de la colonisation.
Même s'il convient de critiquer cette logique de repentance au profit d'une plus grande estime de soi, la prudence reste de rigueur.
"Il est toujours fécond, le ventre qui enfanta la bête immonde."Bertolt Brecht

Mon Dieu, ils ont tué Jaurès!

"Ma France à moi elle parle fort, elle vit à bout de rêves,Elle vit en groupe, parle de bled et déteste les règles,Elle sèche les cours, le plus souvent pour ne rien foutre..."
Rappelons que Ségolène Royal a déclaré sa candidature à la candidature sur une chanson de Diam's. Cette phrase est caractéristique, selon moi, d'une certaine décomposition intellectuelle de la gauche et de la société française dans son ensemble valorisant la pseudo "culture jeune" et le relativisme culturel.Autrement dit, le "tout culturel" a remplacé "la culture des clercs".
En réponse à ceci, une citation pertinente de Finkielkraut tirée de son livre "La défaite de la pensée":"Nous vivons à l'heure des feelings: il n'y a plus ni vérité ni mensonge, ni stéréotype ni invention, ni beauté ni laideur, mais une palette infinie de plaisirs, différents et égaux. La démocratie qui impliquait l'accès de tous à la culture se définit désormais par le droit de chacun à la culture de son choix (ou à nommer culture sa pulsion du moment)."