"Je n'ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d'une culpabilité envers le passé de ma race. Vais-je demander à l'homme blanc d'aujourd'hui d'être responsable des négriers du XVIIe siècle ? (…) je ne suis pas esclave de l'esclavage qui déshumanisa mes pères." Franz Fanon
La loi Taubira a reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité. Cette qualification me paraît justifiée et permet d'inscrire cette atrocité dans la mémoire nationale, même si la Nation a perdu pour certaines personnes toute signification...
Cependant cette loi ne vise que la traite occidentale et ni la traite interne à l'Afrique, ni la traite orientale qui a pourtant fait plus de victimes que la première...
Surtout les références à la shoah sont constantes. Rappelons que la shoah et les traites négrières sont des atrocités, mais des atrocités qu'il est impossible de comparer tout simplement parce que ce sont deux phénomènes distincts.
Les traites négrières s'inscrivent dans un processus utilitariste, les négriers ont pour seule finalité la vente de leurs esclaves. Ceux-ci sont considérés comme des choses et ont un prix.
A l'inverse, l'intentionnalité de détruire une partie de l'humanité est présente de manière paroxystique pour la shoah. Le juif est soustrait au regard de l'humanité, il n'a pas de valeur, le processus est idéaliste et non utilitariste (cf le film "La vie est belle" de Roberto Begnini et le transport des enclumes).
Concernant le Code noir, le débat s'est très vite focalisé sur ce texte juridique pour en faire le symbole d'une sorte de "génocide institutionnalisé" de l'homme noir. Ce texte institutionnalise l'esclavage, en cela il est horrible. Néanmoins beaucoup de lieux communs sont répandus à son encontre. Ce code prévoit 2 statuts, celui d'homme libre et celui d'esclave, qui ne sont pas liés à la couleur de la peau. Les mariages entre blancs et noirs sont autorisés et même obligatoires lorsque l'esclave est rendue enceinte par son maître, celle-ci acquérant le statut de femme libre. Enfin, les enfants métissés et les affranchis sont reconnus sujets du Roi de France.
Par ailleurs, le Code noir a été mis en place par Louis XIV pour limiter la puissance des maîtres dans les colonies.
J'ai l'impression que cette revendication victimaire découle non pas d'un souci de vérité historique mais bien plutôt d'une croyance que la reconnaissance des traites négrières serait une manière de réussir une intégration difficile. Autrement dit, la culpabilisation de l'homme blanc permettrait aux "opprimés" de rejeter sur les premiers leur « intégration ratée ». Ceci explique la violence des poursuites dont Olivier Pétré-Grenouilleau a fait l'objet avec la plainte déposée par le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais pour négation d'un crime contre l'humanité, alors qu'il ne l'a jamais contesté mais qu'il a refusé de comparer les traites négrières à la shoah. Cette violence s'explique aussi par l'évocation parmi les traites négrières des traites occidentales, mais aussi orientales et africaines (Ceci n'est pourtant pas une nouveauté historique, Braudel le décrivait déjà dans les années 1970...).Ce fait historique aurait tout simplement divisé les "opprimés" dans leur combat idéologique face à l'homme blanc.
Ci-dessous, un site « identitaire africain » assez populaire et exprimant sur l'esclavage un antisémitisme à peine voilé…Merci Dieudonné…
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=223